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Théâtre Mental

 

Performance sonore et interactive

 

Assis dans une salle et après s'être bandés les yeux, les auditeurs méditent face à une composition sonore pendant 5 à 10 minutes. 


L'étape finale consiste à rationaliser et écrire sur papier les images mentales produites lors de l'écoute de la composition.

 

L'idée est d'engendrer, par le son et l'absence de lumière, des sensations et des images inconscientes subjectives directement liées à la musique, à des textures sonores dont la nature n'est pas identifiable, donc propice à l’imagination. 

Performance du 18/09/2019 au 22/09/2019 à la D Galerie

 

6 témoignages anonymes d’images produites par les auditeurs pendant l’écoute d’une composition électronique les yeux bandés.

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Sourdes vibrations inquiétantes propices à la méditation. Respiration pathologique, clinique : attente létale.

Terrible et paisible, si c’est possible, tout à la fois. Une musique qui ressemble au silence.

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On entre dans les profondeurs d’un espace bleuté. Un palais peut-être. Des luttes de lumière et d’ombre font se mouvoir des formes arrondies. Puis ça y est, quelque chose émerge. C’est une présence magistrale endormie. Une créature vaisseau, humanoïde à tête de cétacé. Son crâne flasque courbe de chaque côté de son buste, il enfle d’un côté puis de l’autre en fonction du son. On entre en lui, c’est un organisme-espace.

 

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Je vois une glace turquoise, un mouvement horizontal de gauche à droite puis une profondeur sombre, inquiétante, puis une sensation de remonter vers une lumière blanche mais une menace arrive par la droite.

 

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Balade dans les profondeurs de la forêt ( univers sombre = image noir / blanc ). Impression de solitude et d’écrasement dans l’immensité des arbres. Puis j’ai vu un tunnel dans lequel la rapidité coupe la lumière et les formes. Toujours une impression d’écrasement mais dans ce cas précis, c’est dû à la répétition des lumières coupées par le mouvement.

Performance du 27/06/2019 - Galerie Momentum

 

7 témoignages anonymes d’images produites par les auditeurs pendant l’écoute d’une composition électronique les yeux bandés.

 

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Tout commence par des paysages rocheux sur une terre aride, des couleurs parfois rouges et parfois bleues.

Dans ce désert, il y a des machines qui fonctionnent, qui rugissent à l’infini. 

Il n’y a pas de présence humaine. Tout d’un coup, une tôle de métal immense, longue et flexible apparaît, elle danse dans l’air, elle danse en suivant le rythme du vent.

 

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J’ai vu un vol d’oiseaux, un univers aztèque et amérindien, une ambiance apaisante et méditative. Au début on survole des grands paysages. Puis j’ai eu la sensation d’un élément qui s’égoutte, des visions aquatiques / maritimes, un vol de mouettes argentées et la vision d’une épave rouillée.

 

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Des lignes continues prennent des formes géométriques, quand des sons s’ajoutent à ceux déja existants, ils coupent la ligne et une deuxième se crée dans le sens inverse. ll se passe quelque chose d’épique.

 

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Après une catastrophe, la terre est dévastée. Le dernier homme qui a survécu, se réveille. Il découvre des terres en ruine, il se rend compte qu’il ne reste plus que lui. Au fur et à mesure qu’il se déplace il découvre des lieux qui ont survécu à la catastrophe. Il retrouve espoir pour repeupler la planète.

 

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Cette musique m’a fait penser aux animaux du zoo. Surtout les oiseaux parce qu’on les entend 

souvent là-bas. Dans ma tête, les sons plus durs ressemblaient aux rochers comme ceux aux plages de Normandie.

 

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 Je suis dans le désert, j’ai soif, j’ai faim et je suis fatigué. Je marche et je trouve l’océan... Mais je ne peux pas boire l’eau de l’océan, c’est dingue... Il y a un bateau qui arrive, il me prenne avec eux mais ils sont pas agréables, puis il y a un orage violent du coup nous sommes solidaire. 

 

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J’ai vécu comme un voyage en train toute seule à travers une plaine, sans savoir où le train allait s’arrêter.

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Le défi pour moi est de réussir à objectiver les différents témoignages qui s’accumule, trouver les points communs entre les visions a priori différente de la même composition sonore dans le but de nourrir mon inspiration.

 

Dès la première expérience, des points communs se sont révélés. Chaque personne eut des visions d’un espace sonore objectif, sans que personne ne puisse vraiment le voir dans son ensemble, chaque témoignage est comme est une partie dévoilée d’un grand ensemble commun ne pouvant exister que par la perception propre à chacun. 

 

La subjectivité ne prend son sens que par l’existence d’un ensemble objectif, et inversement. L’une des notions polarisée est indispensable à l’autre pour être concevable. Là où est la limite des mots, c’est les contradictions. Mais en musique ces contradictions ne font qu’un pour donner naissance à un espace-temps imaginaire se mouvant grâce à deux forces contraires s’unifiant et impactant d’autant plus la réalité que la manière dont nous avons l’habitude de la concevoir par les normes, le conscient, la raison, « le réel ».

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